Dans notre projet, bien que nous y voyions l’état anxieux et les défis majeurs de relation ou de fonctionnement, en aucun cas l’autisme n’est présenté en tant que handicap ou limitation. Le sujet n’est pas non plus abordé dans un angle médical ou selon le point de vue de «drame/défi» parental, mais bien d’un point de vue sensoriel et humain.
Souvent les personnes autistes et/ou autres diagnostiques sont infériorisées par leur état, puisque nous comparons leurs faiblesses à nos forces. Pour la personne différente qu’on essaie de «normaliser», accomplir les mêmes choses que les personnes neurotypiques de la même manière que celle-ci devient un travail sans relâche. Comme si l’objectif à atteindre était d’être humain à l’image de la majorité!
La notion de handicap disparaît quand il y a véritablement rencontre et qu’on cesse de considérer les choses en ayant un référent strictement neurotypique.
Nous reconnaissons la notion de handicap. Toutefois, la responsabilité du handicap est selon nous, dans la relation et non pas la définition même d’un individu.
D’entrée de jeu, nous souhaitons imposer le point de vue autiste dans chacune des parties du projet, afin de traduire la réalité le mieux possible depuis l’intérieur et impliquer la sensibilité du spectateur avant son intellect. Nous souhaitons sortir du marasme et de la pitié afin de faire vivre l’état et d’inspirer la rencontre.
Si nous tentions d’utiliser les caractéristiques particulières des personnes autistes comme force vive, véhicule et moteur, plutôt que de les considérer comme des limitations, nous gagnerions collectivement. Les personnes autistes nous obligent à revoir notre monde et ses codes. Osons.